Le marché du travail en 2023 : l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (2024)

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Vue d'ensemble Dossiers Fiches - Emploi Fiches - Chômage Fiches - Activité, inactivité Fiches - Temps et conditions de travail Fiches - Revenus et coûts du travail Fiches - Données internationales Annexes 1,3million d’emplois salariés ont été créés depuis fin2019, avec un net ralentissem*nt en2023 tableauFigure 1 – Évolution de l'emploi et ses principales composantes graphiqueFigure 1 – Évolution de l'emploi et ses principales composantes En 2023, la part des indépendants et celle des emplois à durée limitée se sont repliées tableauFigure 2 – Composition de l'emploi graphiqueFigure 2 – Composition de l'emploi Le sous‑emploi atteint son plus bas niveau depuis trenteans tableauFigure 3 – sous‑emploi et ses composantes graphiqueFigure 3 – sous‑emploi et ses composantes En 2023, le chômage s’est stabilisé après sept années de repli, tandis que le halo autour du chômage a légèrement augmenté tableauFigure 4 – Chômage et halo autour du chômage graphiqueFigure 4 – Chômage et halo autour du chômage Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à FranceTravail en catégorieA a légèrement diminué En 2023, le taux d’activité a de nouveau augmenté tableauFigure 5 – Taux d'activité selon l'âge graphiqueFigure 5 – Taux d'activité selon l'âge tableauFigure 6 – Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans graphiqueFigure 6 – Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans En 2023, comme en 2022, les salaires ont augmenté moins vite que lesprix tableauFigure 7a – Évolution nominale du salaire moyen par tête graphiqueFigure 7a – Évolution nominale du salaire moyen par tête tableauFigure 7b – Évolution réelle du salaire moyen par tête graphiqueFigure 7b – Évolution réelle du salaire moyen par tête L’indice du coût horaire du travail a de nouveau accéléré en2023 tableauFigure 8 – Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) – coût horaire dans les branches marchandes non agricoles graphiqueFigure 8 – Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) – coût horaire dans les branches marchandes non agricoles Encadré1 – Une stabilisation du nombre de bénéficiaires d’emplois aidés en2023 Encadré 2 – Des créations de micro‑entreprises aux créations nettes d’emplois non salariés tableauFigure – Évolutions annuelles du nombre de micro‑entrepreneurs économiquement actifs au 31décembre, hors agriculture, depuis2012 graphiqueFigure – Évolutions annuelles du nombre de micro‑entrepreneurs économiquement actifs au 31décembre, hors agriculture, depuis2012 Encadré 3 – Avec le regain d’inflation et l’indexation du Smic, l’échelle salariale dans le privé s’est tassée tableauFigure A – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022 tableauFigure B – Rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP), depuis1996 graphiqueFigure B – Rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP), depuis1996 tableauFigure C – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, avec et sans prise en compte des primes Pepa¹ etPPV¹ tableauFigure D – Évolution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, en euros constants, par catégorie socioprofessionnelle avec et sans prise en compte des primesPepa/PPV tableauFigure E – Évolution en moyenne annuelle des salaires mensuels de base, par catégorie socioprofessionnelle, en2022 et2023 Sources Définitions Pour en savoir plus Pour en savoir plus

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

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Paru le :Paru le22/07/2024

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Département de l’emploi et des revenus d’activité (Insee)

Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2024

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Sommaire

Département de l’emploi et des revenus d’activité (Insee)

Fin 2023, 30,4millions de personnes sont en emploi en France, dont 27,0millions de salariés. Depuis fin 2019, 1,3million d’emplois salariés ont été créés, dont 158000en2023, année en net ralentissem*nt.

La population active aussi est restée dynamique, si bien que le taux de chômage au sens du Bureau international du travail(BIT) s’est stabilisé en2023, à 7,3% de la population active, après sept années de baisse. Dans le même temps, le halo autour du chômage a légèrement augmenté. Au total, 10,1% des 15‑64ans sont sans emploi et souhaitent travailler en2023, soit 0,3point de plus qu’en2022, mais 0,6point de moins qu’en2019.

Le taux d’activité des 15‑64ans a de nouveau augmenté (+0,3point), atteignant 73,9% en2023, son plus haut depuis que l’Insee le mesure au sens du BIT(1975). La hausse est particulièrement marquée pour les 60‑64ans (+2,7points), pour partie sous l’effet de la réforme des retraites mise en œuvre en fin d’année.

En 2023, dans un contexte d’inflation encore vive, les salaires dans le privé et le public ont de nouveau augmenté moins vite que les prix.

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Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (41)

Sommaire

  1. 1,3million d’emplois salariés ont été créés depuis fin2019, avec un net ralentissem*nt en2023
  2. En 2023, la part des indépendants et celle des emplois à durée limitée se sont repliées
  3. Le sous‑emploi atteint son plus bas niveau depuis trenteans
  4. En 2023, le chômage s’est stabilisé après sept années de repli, tandis que le halo autour du chômage a légèrement augmenté
  5. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à FranceTravail en catégorieA a légèrement diminué
  6. En 2023, le taux d’activité a de nouveau augmenté
  7. En 2023, comme en 2022, les salaires ont augmenté moins vite que lesprix
  8. L’indice du coût horaire du travail a de nouveau accéléré en2023
  9. Encadré1 – Une stabilisation du nombre de bénéficiaires d’emplois aidés en2023
  10. Encadré 2 – Des créations de micro‑entreprises aux créations nettes d’emplois non salariés
  11. Encadré 3 – Avec le regain d’inflation et l’indexation du Smic, l’échelle salariale dans le privé s’est tassée

1,3million d’emplois salariés ont été créés depuis fin2019, avec un net ralentissem*nt en2023

Fin 2023, selon les Estimations d’emploi, 30,4millions de personnes sont en emploi en France: 27,0millions exercent une activité principalement salariée et 3,4millions sont nonsalariés. Entre fin2022 et fin2023, l’emploi a augmenté mais moins que les années précédentes: il a progressé de 238000emplois (soit +0,8%), après +444000 en2022 et +982000 en2021 (figure1). Entre fin2019 et 2023, les créations d’emplois totales correspondent à une hausse de 5,8%, supérieure à l’augmentation de l’activité: le produit intérieur brut(PIB) se situe, fin2023, 3,2% au-dessus de celui de fin2019.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 1 – Évolution de l'emploi et ses principales composantes

évolution en %, contributions en points

Figure 1 – Évolution de l'emploi et ses principales composantes (évolution en %, contributions en points) - Lecture: En2023, l’emploi total a augmenté de 0,8%. La hausse de l’emploi salarié privé a contribué pour 0,5point à cette évolution.
Année Emploi salarié Emploi salarié privé Emploi salarié public Emploi non salarié Emploi total
1990 1,1 0,8 0,3 -0,4 0,6
1991 0,3 2,2 -1,9 -0,5 -0,2
1992 -0,4 -0,7 0,3 -0,6 -1,0
1993 -0,3 -0,6 0,2 -0,5 -0,8
1994 1,4 1,1 0,3 -0,3 1,0
1995 1,2 1,1 0,1 -0,3 0,9
1996 0,5 0,5 0,0 -0,3 0,2
1997 1,4 1,3 0,2 -0,2 1,2
1998 2,2 1,6 0,6 -0,2 2,0
1999 2,5 2,1 0,5 0,0 2,6
2000 2,9 2,6 0,2 -0,2 2,7
2001 1,4 1,1 0,3 -0,1 1,3
2002 0,7 0,3 0,5 0,0 0,7
2003 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0
2004 0,4 0,2 0,1 0,2 0,5
2005 0,8 0,6 0,2 0,1 0,9
2006 1,3 1,0 0,3 0,1 1,4
2007 1,3 1,3 0,0 0,1 1,4
2008 -0,6 -0,6 -0,1 0,1 -0,6
2009 -0,9 -1,0 0,1 0,0 -0,9
2010 0,2 0,1 0,0 0,4 0,6
2011 0,2 0,3 -0,1 0,3 0,5
2012 -0,3 -0,4 0,1 0,4 0,1
2013 0,3 0,0 0,3 0,4 0,7
2014 0,0 -0,1 0,2 0,0 0,0
2015 0,4 0,3 0,0 0,0 0,4
2016 0,7 0,6 0,1 0,0 0,7
2017 1,2 1,3 -0,1 0,1 1,2
2018 0,5 0,6 -0,1 0,2 0,8
2019 1,4 1,2 0,1 0,4 1,7
2020 -0,2 -0,3 0,1 0,2 0,0
2021 2,9 2,8 0,1 0,6 3,4
2022 1,2 1,2 0,0 0,3 1,5
2023 0,5 0,3 0,2 0,3 0,8

graphiqueFigure 1 – Évolution de l'emploi et ses principales composantes

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (42)

La hausse de l’emploi provient principalement des salariés (+158000 en2023, après +349000emplois en2022), notamment du secteur privé (+98000 après +353000emplois), alors que l’emploi dans le public a modérément accéléré (+60000après -4000emplois). Autotal, 1,3milliond’emplois salariés ont été créés depuis fin2019, soit davantage que le nombre d’emplois créés entre2009 et 2019; l’essor de l’apprentissage contribue pour environ un tiers à cette augmentation, mais aussi à son ralentissem*nt en2023(encadré 1).

Le net ralentissem*nt de l’emploi salarié en2023 concerne en premier lieu le tertiaire marchand, secteur qui concentre la moitié des salariés: +51000emplois en2023, contre +270000 en2022. Le ralentissem*nt est notable dans les secteurs des services aux entreprises (-8000après +72000emplois), les services aux ménages (+12000après +40000emplois) ou encore l’information‑communication (stabilitéaprès +48000emplois). Au sein des services aux entreprises, l’emploi intérimaire a chuté en2023 (-53000 après -7000emplois). Par ailleurs, l’emploi dans la construction a aussi participé à la décélération d’ensemble en se repliant (-12000 après +14000emplois), quand l’emploi industriel a continué d’augmenter modérément (+36000 après +38000emplois).

L’emploi salarié a augmenté ou s’est maintenu en2023 sur l’ensemble du territoire. Dans toutes les régions, il dépasse largement fin2023 son niveau de fin2019. En France métropolitaine, la hausse en2023 est plus marquée en Bretagne, en Île‑de‑France, dans les Pays de la Loire et dans le Sud‑Est (en Occitanie, Auvergne‑Rhône‑Alpes, Provence‑Alpes‑Côte d’Azur).

Enfin, selon une estimation préliminaire, l’emploi non salarié aurait à peine ralenti en2023 (+80000 après +96000emplois), portant la hausse à 396000 depuis 2019 (+13%). Notamment les créations de micro‑entreprises, portées depuis 2018 par le doublement du plafond du chiffre d’affaires autorisé et en2020 par les circonstances particulières de la crise sanitaire (essor des livraisons à domicile), ont continué d’augmenter en2023, modérément au regard des années de très forte croissance entre2018 et 2021(encadré 2).

En 2023, la part des indépendants et celle des emplois à durée limitée se sont repliées

En moyenne en2023, selon l’enquête Emploi, 73,2% des personnes en emploi sont (figure2). Les autres salariés sont en contrat à durée déterminée(CDD; 7,9% de l’emploi), en intérim(2,0%) ou en alternance ou en stage(3,4%) [Pénicaud,2024].

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 2 – Composition de l'emploi

en %

Figure 2 – Composition de l'emploi (en %) - Lecture: En2023, 73,2% des emplois sont des emplois salariés à durée indéterminée, 12,9% sont des emplois indépendants, 9,8% sont des contrats à durée déterminée ou de l'intérim, et 3,4% sont de l'alternance ou des stages.
Année Emploi salarié àdurée indéterminée1 CDD, intérim dont CDD dont intérimaires Personnes en alternance, stages Indépendants
1982 75,7 3,6 3,2 0,4 1,2 18,6
1983 75,8 3,4 3,0 0,3 1,3 18,7
1984 75,8 3,2 2,8 0,3 1,2 19,1
1985 75,8 3,7 3,3 0,3 1,4 18,4
1986 75,2 4,2 3,8 0,4 1,7 18,2
1987 74,8 4,6 4,2 0,4 2,0 17,9
1988 74,5 5,1 4,6 0,5 2,1 17,7
1989 74,8 5,5 4,8 0,7 2,0 16,9
1990 75,0 5,4 4,7 0,7 1,9 17,1
1991 76,0 5,1 4,4 0,6 1,7 16,7
1992 75,8 5,5 4,8 0,6 1,7 16,4
1993 76,3 6,0 5,5 0,5 1,7 15,4
1994 76,3 6,0 5,4 0,6 1,8 15,3
1995 75,5 7,1 6,3 0,8 1,8 14,9
1996 75,7 7,4 6,6 0,8 1,8 14,4
1997 75,4 8,0 7,0 0,9 1,8 14,1
1998 75,4 8,5 7,4 1,2 1,9 13,6
1999 75,5 8,5 7,2 1,3 2,1 13,4
2000 75,4 9,5 7,9 1,5 2,0 12,5
2001 76,4 9,1 7,4 1,7 1,8 12,0
2002 76,9 8,6 7,2 1,4 1,9 11,9
2003 77,1 8,7 7,2 1,6 1,8 11,7
2004 77,6 8,7 7,0 1,6 1,9 11,1
2005 77,0 9,0 7,2 1,8 2,1 11,1
2006 76,5 9,2 7,3 1,8 2,0 11,6
2007 76,7 9,2 7,4 1,8 2,2 11,2
2008 77,2 9,2 7,3 1,8 2,2 10,7
2009 77,2 8,7 7,3 1,4 2,2 11,2
2010 76,1 9,4 7,8 1,6 2,0 11,7
2011 75,7 9,6 7,8 1,8 2,0 11,8
2012 76,0 9,5 7,8 1,7 2,1 11,6
2013 76,2 9,3 7,6 1,7 2,3 11,5
2014 75,4 9,6 7,9 1,8 2,3 11,7
2015 74,8 10,3 8,4 1,9 2,4 11,6
2016 74,5 10,5 8,4 2,0 2,3 11,8
2017 74,1 11,0 8,7 2,3 2,3 11,7
2018 74,3 10,7 8,5 2,2 2,4 11,7
2019 74,3 10,2 8,0 2,1 2,5 12,2
2020 75,0 9,4 7,5 1,9 2,5 12,5
2021 74,0 9,8 7,8 2,0 2,9 12,6
2022 72,7 10,3 8,1 2,1 3,3 13,1
2023 73,2 9,8 7,9 2,0 3,4 12,9

graphiqueFigure 2 – Composition de l'emploi

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (43)

Depuis son pic en2004, la part des salariés en emploi à durée indéterminée dans l’emploi total a suivi une tendance à la baisse, si bien qu’en2022, elle a atteint son plus bas niveau depuis1982 (première mesure disponible), avant de se redresser légèrement en2023. Elle se situe à un niveau inférieur de 4,4points à son niveau de2004. En contrepartie de la baisse de l’emploi à durée indéterminée entre 2004 et2022, les parts de l’emploi à durée limitée, de l’alternance et des stages ont augmenté, de même que celle de l’emploi indépendant. Toutefois en2023, après deux années d’augmentation, la part des emplois à durée limitée(CDD, intérim) dans l’emploi total a reculé de 0,4point sur l’année: à 9,8%, elle retrouve son niveau de2021. En hausse de 0,5point en2022, la part des indépendants dans l’emploi a reculé de 0,2point en2023, mais reste à un niveau élevé par rapport aux vingt dernières années.

En2023, parmi l’ensemble des emplois, 22,4% sont des postes de cadres et 25,1% de professions intermédiaires; 25,2% sont des postes d’employés et 18,6% d’ouvriers; enfin 6,7% sont des emplois d’artisans, commerçants ou chefs d’entreprise et 1,5% d’agriculteurs. En tendance, le niveau de qualification moyen a augmenté: ainsi la part des cadres dans l’emploi total dépasse celle des ouvriers depuis2018, alors qu’au début des années1980, les ouvriers étaient presque quatre fois plus nombreux que les cadres [Partouche,2024].

Le sous‑emploi atteint son plus bas niveau depuis trenteans

En2023, 4,2millions de personnes sont à temps partiel, soit 17,4% des personnes en emploi. Cette part avait modérément augmenté entre2002 et2014 (+2,5points) avant de se replier entre2014 et2022 (-2,4points), puis de se stabiliser en2023 (+0,1point).

En moyenne en2023, 1,3million de personnes sont en situation de sous‑emploi, soit 4,4% des personnes en emploi(figure3). Le sous‑emploi inclut des personnes à temps partiel, souhaitant travailler davantage, disponibles pour le faire et recherchant un emploi (composante1) ou n’en recherchant pas (composante2), mais aussi des personnes se déclarant au chômage partiel ou technique (composante3).

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 3 – sous‑emploi et ses composantes

en %

Figure 3 – sous‑emploi et ses composantes (en %) - Lecture: En2023, 4,4% des personnes en emploi sont en sous‑emploi.
Année sous‑emploi À temps complet, ayant involontairement travaillé moins que d'habitude (chômage partiel, chômage technique) À temps partiel, souhaitant travailler davantage…
… recherchant un emploi et disponible pour travailler davantage ... mais ne recherchant pas un emploi bien que disponible pour travailler davantage
2003 5,4 0,3 1,4 3,7
2004 5,8 0,2 1,5 4,1
2005 5,8 0,3 1,4 4,1
2006 5,9 0,2 1,6 4,1
2007 6,2 0,2 1,7 4,3
2008 6,3 0,2 1,7 4,4
2009 7,1 0,5 2,0 4,6
2010 7,4 0,5 2,0 4,9
2011 6,8 0,2 2,0 4,6
2012 6,9 0,2 2,1 4,6
2013 7,3 0,4 2,1 4,8
2014 7,2 0,2 2,0 5,0
2015 7,5 0,2 2,2 5,1
2016 7,2 0,2 2,1 4,9
2017 6,8 0,2 1,8 4,8
2018 6,5 0,2 1,7 4,5
2019 5,8 0,2 1,4 4,3
2020 9,5 4,3 1,1 4,1
2021 6,4 1,5 1,1 3,8
2022 4,6 0,2 1,1 3,3
2023 4,4 0,1 1,1 3,3

graphiqueFigure 3 – sous‑emploi et ses composantes

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (44)

En2020, sous l’effet de la crise sanitaire, le chômage partiel ou technique a bondi et la part du sous‑emploi dans l’emploi a atteint un niveau inédit(9,5%). Après une première baisse en2021, le chômage partiel ou technique a retrouvé son niveau d’avant‑crise en2022. En outre, la part de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage, qui a baissé entre2019 et2022 avec la baisse de la part de salariés à temps partiel, s’est presque stabilisée en2023. Au total, la part du sous‑emploi a très légèrement baissé en2023 (-0,2point) et s’établit au‑dessous de son niveau d’avant‑crise (de 1,4point) et à son plus bas niveau depuis1992.

En2020, la durée annuelle effective du travail des salariés à temps complet avait chuté, la crise sanitaire ayant contraint nombre de secteurs d’activité à recourir massivement au chômage partiel ou technique; en particulier, les périodes de confinement ont conduit beaucoup de personnes en emploi à peu ou pas travailler. En2021 puis2022, elle a rebondi. En2023, elle a augmenté encore légèrement, et atteint un niveau proche de sa moyenne des années d’avant‑crise. Par ailleurs, la crise sanitaire a donné un essor significatif au télétravail, qui perdure: en2023, en moyenne, 19% des salariés y ont recouru au moins un jour par semaine lors des quatre semaines précédant leur interrogation dans l’enquête Emploi (51% des cadres).

En 2023, le chômage s’est stabilisé après sept années de repli, tandis que le halo autour du chômage a légèrement augmenté

En moyenne sur l’année2023, 2,3millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail(BIT). Le taux de chômage s’établit ainsi à 7,3% de la population active en2023, comme en2022 (figure4). Cette moyenne annuelle masque des évolutions trimestrielles contraires au cours des années 2022 et 2023: le taux de chômage a baissé tout au long de l’année 2022 pour atteindre 7,1% en fin d’année, alors qu’en2023, il a au contraire augmenté pour s’établir à 7,5% en fin d’année. Cette stabilité en moyenne sur l’année fait suite à sept années consécutives de diminution, de 0,4point en moyenne par an, dont un recul en trompe‑l’œil en2020 (-0,4point), en raison surtout de démarches de recherche d’emploi limitées pendant le premier confinement. Au total, en2023, le taux de chômage se situe 3,0points au‑dessous de son niveau de 2015(10,3%) et à son plus bas niveau depuis 1982(7,1%).

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 4 – Chômage et halo autour du chômage

en %

Figure 4 – Chômage et halo autour du chômage (en %) - Lecture: En2023, 5,5% des personnes âgées de 15à64ans sont au chômage au sens du BIT; 4,6% sont dans le halo autour du chômage. Parmi les 15ans ouplus, 7,3% de la population active au sens du BIT est au chômage.
Année Chômeurs BIT Halo autour du chômage Halo + chômeurs BIT Taux de chômage
Personnes âgées de 15 à 64 ans Population active au sens du BIT
2007 5,7 3,6 9,3 8,0
2008 5,3 3,5 8,8 7,4
2009 6,5 3,8 10,3 9,1
2010 6,6 3,8 10,4 9,3
2011 6,6 3,8 10,4 9,2
2012 7,0 3,8 10,8 9,8
2013 7,4 4,0 11,4 10,3
2014 7,4 4,2 11,6 10,3
2015 7,5 4,3 11,8 10,3
2016 7,3 4,5 11,8 10,1
2017 6,9 4,5 11,4 9,4
2018 6,6 4,5 11,1 9,0
2019 6,2 4,5 10,7 8,4
2020 5,8 5,3 11,2 8,0
2021 5,8 4,6 10,4 7,9
2022 5,4 4,4 9,8 7,3
2023 5,5 4,6 10,1 7,3

graphiqueFigure 4 – Chômage et halo autour du chômage

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (45)

Le halo autour du chômage comptabilise les personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne vérifient pas tous les critères pour être comptabilisées comme au chômage au sens du BIT, soit qu’elles ne recherchent pas d’emploi, soit qu’elles ne sont pas disponibles pour travailler. En moyenne en2023, 4,6% des personnes âgées de 15à 64ans appartiennent au halo autour du chômage. Cette part a légèrement augmenté entre2022 et2023 (+0,2point) après deux années de baisse qui l’ont conduit, en2022, à un niveau légèrement inférieur à celui d’avant la crise sanitaire (4,5% chaque année sur la période2016-2019). Le halo autour du chômage avait nettement augmenté en2020 (+0,8point sur l’année): en raison des difficultés pour rechercher un emploi durant le premier confinement, une part élevée de personnes qui auraient été considérées comme chômeuses au sens duBIT ont en effet basculé dans le halo autour du chômage au printemps2020.

Au total, en cumulant chômage et halo autour du chômage, la part des personnes de 15à 64ans sans emploi et souhaitant travailler avait augmenté en2020 de 0,5point puis s’était repliée de 0,7point en2021 et de 0,6point en2022; en2023, elle a légèrement augmenté, de 0,3point, et s’établit à 10,1% de la population de15 à 64ans. Cette part reste inférieure à son niveau de2019, de 0,6point.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à FranceTravail en catégorieA a légèrement diminué

Les demandeurs d’emploi inscrits à ne correspondent qu’en partie aux chômeurs au sens du BIT: si certains sont chômeurs au sens duBIT, d’autres sont dans le halo autour du chômage, d’autres encore peuvent être en emploi ou être inactifs au sens duBIT (horshalo). En moyenne, en2023, 6,2millions de personnes sont inscrites à FranceTravail, toutes catégories confondues (deA àE), dont 5,4millions sont tenues de chercher un emploi (catégoriesA, B etC), et parmi elles, 2,4millions ont occupé un emploi au cours du mois(catégoriesB etC) et 3,0millions n’ont exercé aucune activité au cours du mois (catégorieA, la plus proche du chômage au sens duBIT).

Le nombre moyen de demandeurs d’emploi en catégoriesA, B etC a légèrement augmenté entre les quatrièmes trimestres2022 et2023 (+17000, soit +0,3%), après les deux années de repli qui ont suivi la crise sanitaire. Par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire, le nombre moyen de demandeurs d’emploi dans ces catégoriesA, B etC reste en net retrait.

La faible hausse entre les quatrièmes trimestres2022 et2023 se concentre sur les demandeurs d’emploi qui exercent une activité réduite de moins de 78heures (catégorieB; +34000). En revanche, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a légèrement diminué (catégorieA; -19000).

En 2023, le taux d’activité a de nouveau augmenté

En moyenne en2023, selon l’enquêteEmploi, les personnes de15 à 64ans actives au sens duBIT, qu’elles soient en emploi ou au chômage, représentent 73,9% de cette classe d’âge(figure5). C’est le plus haut niveau du taux d’activité depuis que l’Insee le mesure au sens du BIT(1975). Il a progressé de 0,3point en moyenne sur l’année, après +0,5point en2022.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 5 – Taux d'activité selon l'âge

en %

Figure 5 – Taux d'activité selon l'âge (en %) - Lecture: En2023, 42,5% des personnes âgées de 15à24ans sont actives au sens duBIT.
Année 15-24 ans 25-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 15-64 ans
1975 58,4 78,9 72,0 63,5 41,4 15,3 69,1
1976 58,0 79,7 72,3 63,2 38,6 14,6 69,5
1977 57,5 80,5 73,0 64,7 35,8 13,6 70,0
1978 56,4 80,9 72,2 63,4 31,9 12,7 69,7
1979 56,7 81,8 72,9 63,4 30,3 11,3 70,5
1980 55,6 82,2 73,6 63,1 31,2 10,4 70,6
1981 54,7 82,5 74,2 62,0 30,0 9,4 70,1
1982 54,8 83,1 73,7 58,5 28,0 7,7 69,6
1983 54,2 83,7 73,8 54,1 24,7 6,8 68,9
1984 52,9 84,2 73,3 52,7 22,5 7,3 68,3
1985 52,3 84,6 73,3 52,3 21,4 7,1 68,2
1986 51,7 85,3 73,6 52,7 20,2 5,9 68,5
1987 50,3 85,4 74,2 52,2 19,2 6,0 68,2
1988 47,4 85,7 74,1 53,0 18,8 5,6 67,8
1989 46,3 86,0 74,9 53,1 17,8 5,7 67,8
1990 44,5 86,3 75,3 52,9 16,5 5,0 67,7
1991 42,1 86,6 75,8 53,4 14,6 4,7 67,6
1992 41,7 86,9 76,1 53,6 13,8 4,6 67,9
1993 40,3 87,3 76,9 53,4 13,4 4,7 68,0
1994 38,6 87,7 78,0 52,5 13,2 4,3 68,2
1995 37,8 87,9 78,8 54,1 11,6 4,2 68,3
1996 37,5 88,2 80,5 54,3 12,5 4,3 69,0
1997 36,2 87,8 80,9 54,1 12,0 3,7 68,7
1998 36,3 87,9 81,4 52,9 11,7 3,5 68,9
1999 36,5 88,0 82,0 54,1 12,2 3,2 69,3
2000 37,7 88,0 81,9 53,9 11,6 3,1 69,6
2001 37,7 88,1 81,6 54,2 11,0 3,2 69,6
2002 38,1 88,2 81,8 56,3 12,8 3,1 69,9
2003 39,0 88,0 82,6 58,6 14,8 2,8 70,4
2004 39,2 88,3 83,1 59,4 15,1 3,0 70,5
2005 39,1 88,4 83,4 59,4 15,6 3,0 70,4
2006 39,2 88,7 84,0 59,3 16,1 2,7 70,4
2007 39,4 88,9 84,4 59,6 17,4 3,5 70,4
2008 39,4 89,5 85,0 60,3 18,1 4,0 70,6
2009 40,6 89,5 85,4 63,4 19,1 4,1 70,9
2010 39,9 89,5 86,2 66,1 20,0 4,4 71,0
2011 38,9 89,0 85,7 69,6 20,8 5,6 70,8
2012 38,4 88,8 86,2 73,2 24,3 6,4 71,4
2013 38,5 89,0 86,1 74,1 26,4 6,1 71,8
2014 37,8 88,8 86,5 74,9 28,6 6,1 72,0
2015 38,5 88,4 86,2 75,8 31,4 6,4 72,2
2016 38,4 88,3 86,4 77,0 32,2 6,9 72,3
2017 38,1 88,3 86,4 78,1 33,3 7,5 72,4
2018 38,8 88,4 86,6 78,4 35,4 7,1 72,8
2019 38,0 88,1 86,5 78,5 37,2 8,2 72,5
2020 36,8 87,5 86,9 78,7 37,2 8,2 71,9
2021 39,9 88,2 87,9 80,0 38,2 9,1 73,1
2022 42,2 88,3 87,7 80,5 38,9 10,4 73,6
2023 42,5 88,5 87,4 80,9 41,6 11,1 73,9

graphiqueFigure 5 – Taux d'activité selon l'âge

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (46)

Le taux d’activité des moins de 25ans atteint 42,5% en2023, soit 0,3point de plus qu’en2022 et son plus haut niveau depuis1990. La hausse est moins marquée que les deux années précédentes, notamment du fait d’un ralentissem*nt de l’alternance. Le taux d’activité des jeunes avait diminué de1975 à la fin des années1990, en raison de l’allongement de la durée des études, puis avait légèrement augmenté jusqu’à la crise économique de2008‑2009. Il avait nettement baissé en2020, la crise sanitaire ayant particulièrement affecté l’emploi des jeunes via un net recul des embauches et le non‑renouvellement des contrats à durée limitée (CDD ou intérim), mais a rebondi dès2021, par contrecoup et du fait de la forte hausse de l’emploi en alternance.

En2023, le taux d’activité des50‑64ans a continué de progresser: il atteint 70,5%, soit 0,9point de plus qu’en2022 et 16,9points de plus qu’en2000. C’est un nouveau plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure(1975). Le taux d’activité évolue fortement après 50ans: en2023, il atteint 80,9% parmi les55‑59ans, mais n’est que de 41,6% parmi les 60‑64ans [Castelainetal.,2024]. Dans cette dernière tranche d’âge, il a cependant plus que triplé depuis2000 (11,6% des 60‑64ans étaient actifs en2000) et augmenté de 2,7points en2023, pour partie sous l’effet de la réforme des retraites mise en œuvre en fin d’année. La part des 65‑69ans en emploi a aussi plus que triplé depuis2000 et atteint 11,1% en2023.

Fin 2023, 3,1% des 55‑64ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public, contre 2,9% un an plus tôt(figure 6). Il s’agit désormais quasi exclusivement de mesures liées aux possibilités de départ anticipé à la retraite, principalement pour carrière longue, et dans une bien moindre mesure pour handicap ou pénibilité. Toutefois, malgré cette légère hausse en2023, les départs à la retraite pour carrière longue ont globalement baissé depuis2017 (-0,9point entre fin2017 et fin2023), du fait notamment de la baisse du nombre de personnes susceptibles d’en bénéficier, en raison d’entrées dans la vie active de plus en plus tardives des générations concernées.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 6 – Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans

en %

Figure 6 – Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans (en %) - Lecture: Fin2023, 2,6% des 55‑64ans bénéficient d'un départ anticipé à la retraite pour carrière longue, 0,4% d'un autre départ en retraite anticipée, 0,1% d'une mesure de préretraite, et 0,0% d'une dispense de recherche d'emploi. En tout, 3,1% des personnes de 55à64ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public.
Année Préretraite Dispense de recherche d'emploi Départ anticipé à la retraite pour carrière longue Autres départs en retraite anticipée
2003 1,6 6,3 0,0 0,0
2004 1,5 6,2 1,5 0,0
2005 1,3 5,9 2,3 0,0
2006 1,1 5,6 2,8 0,0
2007 0,9 5,1 3,1 0,0
2008 0,7 4,6 3,3 0,0
2009 0,6 4,1 2,3 0,0
2010 0,5 3,3 1,6 0,0
2011 0,4 2,0 1,4 0,1
2012 0,4 1,2 1,7 0,1
2013 0,3 0,7 1,8 0,2
2014 0,3 0,4 2,2 0,2
2015 0,2 0,2 2,9 0,3
2016 0,2 0,1 3,4 0,4
2017 0,2 0,0 3,6 0,4
2018 0,2 0,0 3,4 0,4
2019 0,1 0,0 3,0 0,4
2020 0,1 0,0 2,8 0,4
2021 0,1 0,0 2,6 0,4
2022 0,1 0,0 2,4 0,4
2023 0,1 0,0 2,6 0,4

graphiqueFigure 6 – Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (47)

En 2023, comme en 2022, les salaires ont augmenté moins vite que lesprix

En2023, la forte hausse des prix à la consommation a favorisé les renégociations salariales et entraîné deux nouvelles revalorisations automatiques du Smic (portant à six leur nombre depuis l’automne2021): +1,8% en janvier et +2,2% enmai. Les hausses du Smic ont eu un impact d’autant plus fort sur les salaires en2023 que la part de personnes rémunérées au Smic a augmenté pour atteindre son plus haut niveau depuis trenteans. Elles ont par ailleurs contribué à tasser l’échelle des salaires en2022(encadré 3).

En2023, le salaire moyen par tête(SMPT) dans le secteur privé marchand non agricole(SMNA), mesuré en euros courants, a augmenté de 4,1% en moyenne(figure7): dans un contexte d’inflation encore soutenue, son rythme a de nouveau dépassé celui qui prévalait avant la crise sanitaire. En2020, il avait été nettement affecté par le recours intensif au dispositif de chômage partiel pendant la crise sanitaire. En2021, ce recours a diminué et leSMPT a rebondi par contrecoup. En2022, leSMPT a de nouveau fortement augmenté du fait de la fin des indemnisations de chômage partiel, ainsi qu’en raison des revalorisations des salaires provoquées par le net regain d’inflation, inédite depuis le début des années1980. Toutefois, en termes réels, c’est‑à‑dire une fois ôtée la hausse des prix, les salaires ont baissé de 0,8% en2023 dans le secteur privé. En2022, hors effet du chômage partiel, ils avaient reculé de 1,9%.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 7a – Évolution nominale du salaire moyen par tête

en %

Figure 7a – Évolution nominale du salaire moyen par tête (en %) - Lecture: En2023, le salaire moyen par tête nominal dans les branches marchandes non agricoles a augmenté de 4,1%.
Année Secteurs marchands non agricoles (SMNA) Administrations publiques
SMNA SMNA, hors effet chômage partiel
2004 3,8 3,8 2,0
2005 3,4 3,4 3,5
2006 3,6 3,6 1,9
2007 2,8 2,8 1,8
2008 2,7 2,7 2,1
2009 1,3 1,3 2,7
2010 3,4 3,4 1,2
2011 1,6 1,6 3,3
2012 1,8 1,8 1,8
2013 1,8 1,8 1,0
2014 0,9 0,9 0,5
2015 1,5 1,5 0,0
2016 1,5 1,5 0,4
2017 2,0 2,0 2,6
2018 1,6 1,6 1,4
2019 2,5 2,5 1,5
2020 -5,5 0,1 2,6
2021 5,9 2,3 2,3
2022 5,4 3,2 4,3
2023 4,1 3,9 4,1

graphiqueFigure 7a – Évolution nominale du salaire moyen par tête

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (48)

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 7b – Évolution réelle du salaire moyen par tête

en %

Figure 7b – Évolution réelle du salaire moyen par tête (en %) - Lecture: En2023, le salaire moyen par tête dans les branches marchandes non agricoles a baissé de0,8% en termes réels.
Année Secteurs marchands non agricoles (SMNA) Administrations publiques
SMNA SMNA, hors effet chômage partiel
2004 1,7 1,7 -0,2
2005 1,6 1,6 1,7
2006 1,9 1,9 0,2
2007 1,3 1,3 0,3
2008 -0,1 -0,1 -0,7
2009 1,2 1,2 2,6
2010 1,8 1,8 -0,4
2011 -0,5 -0,5 1,1
2012 -0,2 -0,2 -0,1
2013 0,9 0,9 0,2
2014 0,4 0,4 0,1
2015 1,5 1,5 0,0
2016 1,4 1,4 0,2
2017 0,9 0,9 1,6
2018 -0,3 -0,3 -0,5
2019 1,3 1,3 0,4
2020 -6,0 -0,4 2,1
2021 4,2 0,7 0,6
2022 0,2 -1,9 -0,9
2023 -0,8 -0,9 -0,7

graphiqueFigure 7b – Évolution réelle du salaire moyen par tête

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (49)

Dans les administrations publiques(APU), le SMPT a progressé de 4,1% en euros courants en2023 (après +4,3% en2022), tiré notamment par la revalorisation du point d’indice en juillet (+1,5%) et des versem*nts de primes de pouvoir d’achat exceptionnelles en fin d’année. Cependant, le pouvoir d’achat des salaires dans les APU a continué de reculer en2023, dans les mêmes proportions que dans le secteur privé (-0,7% en moyenne annuelle, après -0,9% en2022).

L’indice du coût horaire du travail a de nouveau accéléré en2023

De2012 à2019, la hausse du coût horaire du travail dans le secteur privé a fluctué entre 0,4% et 2,7% en moyenne par an(figure 8). En2020 et2021, l’évolution du coût du travail a été directement liée à l’intensité du recours au chômage partiel: il a marqué le pas en2021 (+0,1%), par contrecoup de la forte hausse de2020 (+3,8%) qui résultait davantage de modifications dans la composition des emplois que de progressions salariales individuelles. En2023, le coût du travail a nettement augmenté, de 4,0% en moyenne sur l’année, après +3,2% en2022, dans le sillage de l’accélération des salaires en termes nominaux.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure 8 – Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) – coût horaire dans les branches marchandes non agricoles

moyenne annuelle, en %

Figure 8 – Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) – coût horaire dans les branches marchandes non agricoles (moyenne annuelle, en %) - Lecture: En2023, le coût horaire du travail dans les secteurs marchands non agricoles a augmenté de4,0%. Hors mesures significatives de modification du coût du travail, il aurait progressé de3,8%.
Année ICT – coût horaire ICT – coût horaire sans mesures significatives de modification du coût du travail
2004 3,5
2005 3,2
2006 3,0
2007 2,8
2008 2,9
2009 1,3
2010 2,8
2011 3,3
2012 2,3 2,3
2013 0,4 2,4
2014 0,7 1,7
2015 0,8 1,3
2016 1,1 1,2
2017 1,1 1,8
2018 2,7 2,1
2019 1,7 1,4
2020 3,8 4,7
2021 0,1 0,4
2022 3,2 2,7
2023 4,0 3,8

graphiqueFigure 8 – Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) – coût horaire dans les branches marchandes non agricoles

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (50)

Les employeurs ont massivement recouru à la prime de partage de la valeur(PPV), dispositif ayant succédé à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat(Pepa) et permettant de verser des primes exonérées de cotisations sociales: un peu plus de 5,2milliards d’euros ont été versés en2023, soit un montant similaire à celui de2022, mais nettement supérieur à ce qui a été versé en2021 (1,8milliard). Enfin, la baisse en2023 de la prime à l’embauche d’un alternant (anciennement plan «1jeune 1solution»), lancée à l’été2020, ainsi que la fin des plans de soutien sectoriels liés à la crise sanitaire, ont renchéri le coût du travail de 0,2point.

Encadré1 – Une stabilisation du nombre de bénéficiaires d’emplois aidés en2023

Fin2023, 1,7million d’emplois bénéficient d’une aide publique (contrats aidés, alternance, aide à la création ou à la reprise d’entreprise et autres dispositifs hors allégements généraux et dispositifs sectoriels), soit 1% de moins que fin2022. D’une part, le nombre de bénéficiaires des contrats en alternance a nettement ralenti en2023, après des années de forte hausse; d’autre part, le nombre de bénéficiaires des autres dispositifs (contrats aidés, autres emplois aidés) a continué de diminuer.

Parmi les personnes occupant un emploi bénéficiant d’une aide publique, 206000sont en contrat aidé fin2023 (soit 6% de moins que l’année précédente), dont les deux tiers dans une structure d’insertion par l’activité économique(IAE). Le nombre de bénéficiaires en IAE s’est stabilisé en2023. Le nombre de bénéficiaires en contrat aidé dans le secteur marchand, via les contrats uniques d’insertion –contrats initiative emploi(CUI-CIE), et, dans le secteur non marchand, avec les parcours emploi compétences(PEC), a quant à lui diminué de 14%, les aides publiques continuant de se replier après avoir été mobilisées pour faire face à la crise sanitaire.

Le nombre de personnes en alternance atteint 1,1million fin2023 (66% des emplois aidés), soit 3% de plus que fin2022 et 58% de plus que fin2019. Cette hausse est portée par les contrats d’apprentissage (+5% en unan), tandis que le nombre de bénéficiaires de contrats de professionnalisation a diminué (-7% en unan). La réforme de l’apprentissage portée par la loi «Avenir professionnel» de2018, ainsi que l’aide exceptionnelle pour l’embauche en apprentissage mise en place à l’été2020, expliquent son essor entre2019 et2022. En2023, l’effet de ces changements sur la montée en charge du nombre de bénéficiaires s’essouffle. Les baisses de l’aide au recrutement et de la prise en charge des coûts pédagogiques contribuent également au ralentissem*nt.

Enfin, le nombre de bénéficiaires d’autres emplois aidés atteint 322000 fin2023 (22% des emplois aidés), pour l’essentiel(83%) au titre de l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre). Ce nombre a diminué de 11% sur unan. Généralisés début2020 à l’ensemble du territoire, les emplois francs bénéficient à 49000personnes fin2023, 2% de moins que fin2022.

Auteurs: Raphaël Froger (Dares)

Encadré 2 – Des créations de micro‑entreprises aux créations nettes d’emplois non salariés

En2021, dans l’ensemble de l’économie hors secteur agricole, 638800micro‑entreprises ont été créées sur l’ensemble de l’année [Hofstetter,2024]. Dans le même temps, d’après les données de la base Non‑salariés(BNS) et selon les Estimations annuelles d’emploi, 158900emplois principalement non salariés de micro‑entrepreneurs ont été créés. En forte hausse, ils expliquent la quasi‑totalité de la progression de l’emploi : +160000emplois principalement nonsalariés sur la même période. De son côté, le nombre de non‑salariés classiques a été quasi stable.

Toute création de micro‑entreprise ne correspond pas à la création d’un emploi

L’écart entre le nombre de micro‑entreprises créées et les créations nettes d’emplois non salariés de micro‑entrepreneurs est fort, et il l’est chaque année. Il résulte de la combinaison de plusieurs facteurs.

Une micro‑entreprise nouvellement créée doit générer un revenu pour qu’un nouvel emploi soit comptabilisé. Tout d’abord, une micro‑entreprise est rarement économiquement active lors de sa création, c’est‑à‑dire qu’elle ne génère pas tout de suite un chiffre d’affaires. Chaque année, ayant créé leur entreprise dans l’année sont ; les 30% restants n’ont pas démarré leur activité. C’est cohérent avec les résultats de Juliachs(2023) qui analyse les taux de survie des micro‑entreprises.

En outre, pour que l’emploi créé soit considéré comme «principalement» nonsalarié, il faut que les revenus tirés de la micro‑entreprise nouvellement créée soient supérieurs à ceux que le créateur peut tirer d’autres activités. Eneffet, pour beaucoup de micro‑entrepreneurs, le revenu qui est tiré de cette activité est faible (90% d’entre eux déclarent des revenus inférieurs à 1650euros par mois [Treppoz,Amar,2023]) et cette activité est souvent secondaire. Or, chaque personne n’est comptée qu’une seule fois dans les statistiques de l’emploi. La proportion de micro‑entrepreneurs considérés comme «principalement non‑salariés» parmi les micro‑entrepreneurs actifs est proche de 70% en moyenne sur les années2010.

Au total, seulement des créations de micro‑entreprises se traduit par la comptabilisation de «nouveaux» emplois nonsalariés. S’y ajoute chaque année une petite fraction de micro‑entrepreneurs qui deviennent économiquement actifs avec retard, ou qui le redeviennent après une interruption (environ 5% des effectifs nonsalariés de micro‑entrepreneurs de l’année précédente). Àl’inverse, chaque année, certaines micro‑entreprises cessent leur activité et les effectifs de non‑salariés micro‑entrepreneurs se réduisent, à hauteur de 20% des effectifs de l’année précédente. Cette part aussi est relativement stable d’une année sur l’autre. Juliachs(2023) indiquait ainsi que 54% des micro‑entreprises ayant démarré leur activité en2018 étaient devenues inactives troisans après.

Une règle simplifiée pour passer des créations de micro‑entreprises aux créations d’emplois nonsalariés

Une «règle de calcul simplifiée», qui s’appuie sur les coefficients moyens des années2010, permet de résumer ce cheminement pour traduire, chaque année, le nombre de nouvelles micro‑entreprises(NOUV_ME) en créations nettes d’emplois principalement non salariés de micro‑entrepreneurs (NS–NS_1) qui en découlent, en tenant compte du dernier niveau connu des effectifs de micro‑entrepreneurs principalement nonsalariés(NS_1):

NS–NS_1=0,49×NOUV_ME+ 0,05×NS_1–0,20×NS_1

Le graphique illustre la simulation de cette règle et son adéquation avec les créations nettes d’emplois nonsalariés de micro‑entrepreneurs, telles que la BNS permet de les estimer.

Cette règle simplifiée permet d’anticiper, dès le premier semestre de l’annéeN, une évolution du nombre de micro‑entrepreneurs principalement nonsalariés pour l’annéeN-1, quand l’information individuelle nécessaire pour traiter de la multi‑activité n’est pas encore disponible (ce qui est le cas au cours du premier semestre de l’annéeN, malgré une réduction des délais d’élaboration des données au fil desannées).

Elle permet d’obtenir des estimations «préliminaires» au titre de l’annéeN-1, en complétant les informations sur les micro‑entrepreneurs d’estimations sur les non‑salariés classiques. Pour cela, une exploitation adhoc des indices de chiffres d’affaires (sourceTVA), sur les seules catégories juridiques correspondantes aux non‑salariés classiques, permet d’obtenir une estimation préliminaire de l’évolution de leurs effectifs; ce champ n’étant pas exhaustif, des tendances sont prolongées pour les professions médicales et les exploitants agricoles. Ces estimations sur les non‑salariés classiques ne sont pas détaillées ici, les fluctuations d’ensemble des non‑salariés classiques pesant nettement moins que celles des micro‑entrepreneurs.

Une fois tous ces éléments pris en compte, il est possible d’estimer de façon préliminaire que 80000emplois principalement non salariés ont été créés entre fin2022 et fin2023, dont 75000emplois de micro‑entrepreneurs selon la règle simplifiée, en écho aux 667400créations de micro‑entreprises observées en2023.

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure – Évolutions annuelles du nombre de micro‑entrepreneurs économiquement actifs au 31décembre, hors agriculture, depuis2012

Figure – Évolutions annuelles du nombre de micro‑entrepreneurs économiquement actifs au 31décembre, hors agriculture, depuis2012 - Lecture: Au 31décembre2021, les Estimations annuelles d'emploi de l'Insee enrichies avec laBNS comptabilisent une hausse de 158900emplois non salariés de micro‑entrepreneurs, par rapport au 31décembre2020, tandis que la règle de calcul simplifiée estime cette augmentation à 160805emplois. En2021, on compte 638800créations de micro‑entreprises.
Année Estimations annuelles d'emploi non salarié enrichies avec la BNS Simulation par la règle simplifiée Créations de micro‑entreprises
2012 77962 96309 303300
2013 73391 69229 271900
2014 45326 62875 281400
2015 40678 53626 276400
2016 51195 51885 285300
2017 54948 59984 317500
2018 105017 91823 399300
2019 129314 124777 498700
2020 88155 129684 548300
2021 158883 160805 638800
2022 88174 141040 647100
2023 nd 137761 667400

graphiqueFigure – Évolutions annuelles du nombre de micro‑entrepreneurs économiquement actifs au 31décembre, hors agriculture, depuis2012

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (51)

Auteurs: Élise Amar, Fabien Toutlemonde (Insee)

Encadré 3 – Avec le regain d’inflation et l’indexation du Smic, l’échelle salariale dans le privé s’est tassée

Le fort regain d’inflation en2022 et 2023 s’est partiellement diffusé aux salaires

En 2022 et 2023, l’inflation a connu un fort regain: les prix ont augmenté de 1,6% en moyenne en2021, puis de 5,2% en2022 et 4,9% en2023.

Dans ce contexte, les salaires ont aussi accéléré, en raison d’abord du mécanisme d’indexation du Smic sur l’inflation. En2022, le Smic horaire brut a été revalorisé trois fois, soit une augmentation de 5,2% en moyenne annuelle; en2023, il a été revalorisé deux fois, soit une progression de 5,4% en moyenne annuelle.

Au‑delà des bas salaires (concernés directement ou indirectement, via la diffusion des revalorisations du Smic au reste de l’échelle salariale), les salaires n’ont pas augmenté aussi vite que l’inflation en moyenne et ont accusé un recul de leur pouvoir d’achat. Si le salaire moyen par tête brut(SMPT) a augmenté de 5,4% pour le champ privé de la comptabilité nationale en2022, soit un peu plus que l’inflation, c’est notamment lié à un effet mécanique, comptant pour 2,2points, de moindre recours au chômage partiel. Le salaire net en équivalent temps plein(EQTP) a quant à lui augmenté de 4,1% en moyenne en2022. Cette hausse étant inférieure à l’inflation, le salaire net moyen enEQTP a diminué de 1,0% en euros constants, s’établissant en moyenne à 2630euros par mois(figureA).

tableauFigure A – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022

Figure A – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022 - Lecture: En2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein(EQTP) des salariés du privé est de 2630euros. Il a augmenté de 4,1% par rapport à2021 eneuros courants, et reculé de 1,0% eneuros constants. Le rapport interdécile est de2,90.
Distribution Niveau
(eneuros)
Évolution
(en%, euros courants)
Évolution
(en%, euros constants)
Moyenne 2630 4,1 -1,0
1er décile 1436 5,1 -0,1
2e décile 1591 4,7 -0,5
3e décile 1736 4,3 -0,9
4e décile 1900 4,0 -1,1
Médiane 2091 3,8 -1,3
6e décile 2330 3,8 -1,3
7e décile 2657 3,8 -1,3
8e décile 3159 3,8 -1,3
9e décile 4162 3,7 -1,4
D9/D1 2,90 -0,04 -0,04

Ce recul est le plus fort observé sur les vingt‑cinq dernières années, hormis les évolutions en trompe‑l’œil en2020 et2021, qui résultaient en grande partie de modifications dans la composition de l’emploi pendant la crise sanitaire.

L’éventail salarial s’est resserré en2022

En2022, aux extrémités de la distribution, un salarié sur dix gagne moins de 1436euros nets par mois enEQTP (1erdécile,D1), tandis qu’un sur dix perçoit plus de 4162euros (9edécile,D9).

L’accélération des prix en2022 et les revalorisations automatiques du Smic qui ont suivi ont tassé l’échelle salariale: en euros constants, seuls les salaires en bas de la distribution se sont presque stabilisés (-0,1% pour le 1erdécile), parce qu’ils dépendent directement de ces revalorisations, et les autres ont baissé, de plus en plus fortement à mesure que l’on grimpe dans le reste de l’échelle des salaires (-0,5% dès le 2edécile, -1,3% pour le salaire net médian et -1,4% pour le 9edécile).

Les disparités salariales, mesurées par le rapport interdécileD9/D1, ont donc baissé (2,90 après2,93), et retrouvent leur niveau de2014. Elles avaient augmenté entre2009 et2018, puis de nouveau temporairement en2020(figureB).

  • Graphique
  • Tableau

tableauFigure B – Rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP), depuis1996

Figure B – Rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP), depuis1996 - Lecture: Entre1996 et2022, le rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP) du privé est passé de2,99 à2,90.
Année Rapport interdécile (D9/D1)
1996 2,99
1997 2,95
1998 2,92
1999 2,94
2000 2,96
2001 2,94
2002 2,91
2003 2,90
2004 2,87
2005 2,85
2006 2,85
2007 2,87
2008 2,85
2009 2,84
2010 2,85
2011 2,86
2012 2,86
2013 2,87
2014 2,89
2015 2,91
2016 2,93
2017 2,94
2018 2,95
2019 2,92
2020 3,01
2021 2,93
2022 2,90

graphiqueFigure B – Rapport interdécile des salaires nets en équivalent temps plein(EQTP), depuis1996

Le marché du travail en 2023: l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (52)

En2022, les primes exceptionnelles ont davantage renforcé les salaires les plus élevés et limité le resserrement de l’éventail salarial

Le dispositif de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat(Pepa), initialement mis en œuvre début2019, a été reconduit entre juin2021 et mars2022: durant cette période, les employeurs pouvaient verser jusqu’à 1000euros de primes désocialisées et défiscalisées par salarié ayant une rémunération annuelle inférieure à trois fois le Smic (et même jusqu’à 2000euros au sein des entreprises ayant un accord d’intéressem*nt). Depuis juillet2022, la prime de partage de la valeur(PPV) succède à la Pepa, avec un aménagement de ses caractéristiques: elle peut concerner tous les salariés (même si la défiscalisation ne concerne toujours que les salariés rémunérés moins de trois fois le Smic) et les plafonds de versem*nt sont relevés à 3000euros par année civile et par salarié dans le cas général, 6000euros en cas d’accord d’intéressem*nt.

L’évolution de ces caractéristiques a conduit à un recours accru à laPPV, par rapport à laPepa. La part des salariés concernés a ainsi pratiquement doublé entre2021 et2022, passant de13,8% à 26,5%. En outre, le montant annuel moyen de prime par bénéficiaire a nettement augmenté: 803euros en2022, après 559euros en2021.

Hors versem*nts des primes Pepa et PPV en2021 et2022, la baisse du salaire net moyen atteint 1,6% en euros constants, ce qui signifie que ces primes ont limité pour 0,6point le recul du salaire réel(figureC). Ces primes ont également limité le resserrement de l’éventail salarial: elles ont permis de majorer la hausse du premier décile de salaire net de 0,2point, et leur effet s’accentue à mesure que l’on grimpe dans la distribution des salaires nets (+0,4point dès le 2edécile, +0,5point pour le 3edécile), pour se stabiliser entre +0,6point et +0,9point au‑delà du salaire médian. Au total, sans le versem*nt des primesPPV etPepa, le resserrement des inégalités salariales aurait été un peu plus accentué: le rapport interdécile aurait baissé de0,05, contre0,04.

tableauFigure C – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, avec et sans prise en compte des primes Pepa¹ etPPV¹

Figure C – Distribution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, avec et sans prise en compte des primes Pepa¹ etPPV¹ - Lecture: En2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein(EQTP) des salariés du privé horsPepa etPPV est de 2605euros. Il a reculé de 1,6% par rapport à2021 en euros constants, alors que le recul en euros constants y compris Pepa et PPV est de 1,0%, soit un différentiel d'évolution lié au versem*nt des primes de 0,6point.
Distribution Niveau du salaire net enEQTP hors Pepa et PPV (eneuros) Évolution du salaire net enEQTP hors Pepa et PPV (en%, eurosconstants) Évolution du salaire net enEQTP
(en%, eurosconstants)
Différentiel d'évolution lié au versem*nt de Pepa/PPV (enpoints)
Moyenne 2605 -1,6 -1,0 0,6
1er décile 1427 -0,3 -0,1 0,2
2e décile 1578 -0,9 -0,5 0,4
3e décile 1718 -1,4 -0,9 0,5
4e décile 1876 -1,7 -1,1 0,6
Médiane 2063 -2,0 -1,3 0,7
6e décile 2298 -2,1 -1,3 0,8
7e décile 2621 -2,2 -1,3 0,9
8e décile 3120 -2,1 -1,3 0,8
9e décile 4128 -2,0 -1,4 0,6
D9/D1 2,89 -0,05 -0,04 ///

Les évolutions salariales de toutes les catégories socioprofessionnelles ont été réhaussées par les primesPepa etPPV, mais avec des effets un peu différenciés: sans ces versem*nts, la baisse de pouvoir d’achat des salaires nets enEQTP aurait été plus forte de 0,8point pour les professions intermédiaires et de 0,7point pour les ouvriers, contre 0,5point pour les cadres et les employés(figureD). Les cadres, dont les salaires excèdent plus fréquemment le seuil de trois fois le Smic, sont par nature moins ciblés par les primesPepa etPPV. Pour les employés, la baisse de leurs salaires nets en euros constants est davantage limitée par l’évolution du Smic: en l’absence de versem*nts de Pepa et PPV, la baisse aurait été de 1,4%, contre -1,6% à -1,7% pour les autres catégories socioprofessionnelles.

tableauFigure D – Évolution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, en euros constants, par catégorie socioprofessionnelle avec et sans prise en compte des primesPepa/PPV

en%, eurosconstants

Figure D – Évolution du salaire net en équivalent temps plein(EQTP) en2022, en euros constants, par catégorie socioprofessionnelle avec et sans prise en compte des primesPepa/PPV (en%, eurosconstants) - Lecture: En2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein(EQTP) des cadres du privé areculé de 1,2% eneuros constants. Hors Pepa et PPV, ce recul aurait été de 1,7%, et horsPepa etPPV défiscalisées, il aurait été de 1,5%.
Catégorie socioprofessionnelle Évolution du salaire net en EQTP Évolution du salaire net en EQTP hors Pepa/PPV Évolution du salaire net en EQTP hors Pepa et PPV défiscalisées
Cadres -1,2 -1,7 -1,5
Professions intermédiaires -0,9 -1,7 -1,7
Employés -0,9 -1,4 -1,4
Ouvriers -0,9 -1,6 -1,5
Ensemble -1,0 -1,6 -1,5

L’éventail des salaires de base entre ouvriers et cadres s’est resserré en2022 et plus encore en2023

Le resserrement de l’éventail salarial transparaît aussi dans les évolutions par catégorie socioprofessionnelle des salaires de base(SMB) qui, contrairement aux salaires enEQTP, ne comprennent ni les primes habituelles (individuelles, collectives, d’intéressem*nt) ni les primes exceptionnelles [Ouvrir dans un nouvel ongletDares,2023].

En2022, les salaires mensuels de base ont augmenté de 3,0% en moyenne en euros courants. L’évolution a été plus forte pour les ouvriers(+3,3%) et les employés(+3,6%) que pour les professions intermédiaires (+2,4%) et les cadres (+2,3%). Entre ouvriers et cadres notamment, l’écart d’évolution est de 1,0point, nettement plus que l’écart calculé pour les salaires nets enEQTP comprenant les primes.

En2023, les salaires de base ont accéléré en euros courants (+4,4% après +3,0%), si bien que la baisse de leur pouvoir d’achat a été limitée (-0,5%, après -2,1% en2022)(figureE). La baisse a été moins forte qu’en2022 pour chaque catégorie socioprofessionnelle, avec de nouveau de nettes différences: le SMB réel est resté quasi stable pour les ouvriers(+0,1%), tandis qu’il a de nouveau nettement baissé pour les cadres(-1,3%). L’éventail salarial ainsi mesuré s’est donc de nouveau resserré en2023. L’analyse des données individuelles des salaires dans la base Tous salariés, qui sera disponible au second semestre2024, permettra d’apprécier l’ampleur de ce resserrement entre catégories socioprofessionnelles en tenant compte également des primes, habituelles ou exceptionnelles(PPV).

tableauFigure E – Évolution en moyenne annuelle des salaires mensuels de base, par catégorie socioprofessionnelle, en2022 et2023

en %, euros constants

Figure E – Évolution en moyenne annuelle des salaires mensuels de base, par catégorie socioprofessionnelle, en2022 et2023 (en %, euros constants) - Lecture: En2023, le salaire moyen de base des salariés du privé a reculé de 0,5% en euros constants.
Catégorie socioprofessionnelle 2022 2023
Cadres -2,7 -1,3
Professions intermédiaires -2,7 -0,8
Employés -1,6 -0,3
Ouvriers -1,8 0,1
Ensemble -2,1 -0,5
Différentiel d'évolution entre ouvriers et cadres -0,9 -1,4

Auteurs: Fanny Godet, Fabien Toutlemonde (Insee)

Sources

Les différentes sources et nomenclatures sont décrites dans l’annexe Sources, méthodes et nomenclatures de cet ouvrage. Elle comprend notamment deux encadrés: le premier sur les écarts de sources portant sur l’emploi; le second sur les écarts d’indicateurs entre le chômage au sens du Bureau international du travail(BIT) et le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois(DEFM) inscrits à FranceTravail.

Définitions

Les non‑salariés sont les personnes qui travaillent mais sont rémunérées sous une autre forme qu’un salaire. En pratique, les non‑salariés sont des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs nonsalariés: Sécurité sociale des indépendants(SSI) ou Mutualité sociale agricole(MSA). Sont concernés les micro‑entrepreneurs d’une part et les non‑salariés «classiques» de l’autre; ces derniers sont pour l’essentiel des entrepreneurs individuels «classiques» ou des gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée (SARL ouSELARL).

Le régime de l’auto‑entrepreneur, devenu ensuite micro‑entrepreneur, a été mis en place au 1erjanvier2009. Il est accessible si le chiffre d’affaires reste au‑dessous de seuils fixés et offre des formalités de création d’entreprise allégées ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations et contributions sociales. Unmicro‑entrepreneur est économiquement actif s’il a déclaré un chiffre d’affaires positif dans l’année ou, en cas d’affiliation en cours d’année, s’il a déclaré au moins un chiffre d’affaires positif au cours des quatre trimestres suivant l’affiliation.

Pour en savoir plus

Castelain E., Delaporte A., Rémila N., «La situation des seniors sur le marché du travail en2023», in Emploi, chômage, revenus du travail, coll. «InseeRéférences», édition2024.

Dares, «Ouvrir dans un nouvel ongletComment la distribution des salaires a‑t‑elle évolué dans le contexte de forte inflation?», contribution de la Dares en annexe3 à «Salaire minimum interprofessionnel de croissance. Rapport du groupe d’experts», novembre2023.

Godet F., Sanchez Gonzalez J., «Les salaires dans le secteur privé en 2022– Une nette baisse du pouvoir d’achat, hormis au niveau du Smic», InseePremière no1971, novembre2023.

Guggemos F., «Mesurer l’évolution des salaires à court terme: une palette d’indicateurs statistiques complémentaires», Le blog de l’Insee, octobre2023.

Hofstetter É., «Les créations d’entreprises en2023– Léger repli des créations d’entreprises en2023», InseePremière no1984, février2024.

Insee, «Ouvrir dans un nouvel ongletNote pour le groupe des experts Smic», contribution de l’Insee en annexe1 à «Salaire minimum interprofessionnel de croissance. Rapport du groupe d’experts», novembre2023.

Insee, Informations Rapides trimestriels sur le taux de chômage.

Juliachs J., «Près de la moitié des micro‑entrepreneurs ayant démarré leur activité en2018 sont encore actifs troisans après», InseePremière no1963, juillet2023.

Makhzoum S., Cocuau V., «Chômeurs au sens du BIT et demandeurs d’emploi de catégorieA: une réduction de l’écart depuis début2021», in Emploi, chômage, revenus du travail, coll.«InseeRéférences», édition2024.

Partouche R., «Portrait des professions en France en2022», Insee Focus no324, avril2024.

Pénicaud É., «Une photographie du marché du travail en2023–L’emploi augmente modérément, le chômage se stabilise après sept années de baisse», InseePremière no1987, mars2024.

Treppoz M., Amar É., «En2021, les revenus d’activité des non‑salariés rebondissent», InseePremière no1961, juillet2023.

Les personnes dont le type de contrat est inconnu sont comptées avec les personnes en emploi salarié à durée indéterminée (c’est‑à‑dire enCDI ou fonctionnaires).

Pôle Emploi est devenu FranceTravail depuis janvier2024.

Cette part vaut 70% en moyenne sur les années2010, mais peut varier légèrement d’une année sur l’autre.

La proportion est de 49%. Elle s’obtient en cumulant les deux critères de 70% exposés plus haut: 0,7x0,7=0,49.

Les personnes dont le type de contrat est inconnu sont comptées avec les personnes en emploi salarié à durée indéterminée (c’est‑à‑dire enCDI ou fonctionnaires).

Pôle Emploi est devenu FranceTravail depuis janvier2024.

Cette part vaut 70% en moyenne sur les années2010, mais peut varier légèrement d’une année sur l’autre.

La proportion est de 49%. Elle s’obtient en cumulant les deux critères de 70% exposés plus haut: 0,7x0,7=0,49.

Pour en savoir plus

Livret des infographies résumant l'ouvrage

Le marché du travail en 2023 : l’emploi a ralenti, le chômage s’est stabilisé − Emploi, chômage, revenus du travail (2024)
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